Journée d'études - Le cimetière au village dans l'Europe médiévale et moderne

15/6/13 .- http://blogdurmblf.blogspot.com.es/

Journée d'études - Le cimetière au village dans l'Europe médiévale et moderne (35e Journées Internationales d'Histoire de l'Abbaye de Flaran)
11-12 octobre 2013


Depuis les travaux de Philippe Ariès dans les années 1970, la mort et les morts sont entrés dans le champ des études historiques. Nourrie d’approches diverses, de la philosophie à l’anthropologie sociale en passant par la paléodémographie ou l’archéologie, l’analyse des vestiges funéraires du passé offre un regard original et particulièrement pertinent sur les sociétés anciennes, qui peuvent d’ailleurs croiser la réflexion sur des questionnements actuels. En effet, autour du cimetière, se construisent des identités religieuses, politiques, sociales. C’est ainsi qu’entre la fin de l’Antiquité et les temps modernes se formalise le modèle du cimetière paroissial, situé au sein de l’habitat, autour de l’église, réunissant les morts et les vivants dans une conception de l’ecclesia à la fois communauté, institution et lieu englobant.

Problématique générale

Depuis les travaux de Philippe Ariès dans les années 1970, la mort et les morts sont entrés dans le champ des études historiques. Nourrie d’approches diverses, de la philosophie à l’anthropologie sociale en passant par la paléodémographie ou l’archéologie, l’analyse des vestiges funéraires du passé – documents écrits, sépultures, monuments, espaces d’inhumation – offre un regard original et particulièrement pertinent sur les sociétés anciennes, qui peuvent d’ailleurs croiser la réflexion sur des questionnements actuels.
En effet, autour du cimetière, se construisent des identités religieuses, politiques, sociales, qu’il donne à voir dans ses formes spatiales, dans son organisation monumentale, dans sa conformité (ou non) avec les normes édictées par les autorités ou les communautés qui, de droit ou de fait, le gèrent et le contrôlent. C’est ainsi qu’entre la fin de l’Antiquité et les temps modernes se formalise le modèle du cimetière paroissial, situé au sein de l’habitat, autour de l’église, réunissant les morts et les vivants dans une conception de l’ecclesia à la fois communauté, institution et lieu englobant. Toutefois, de nombreuses recherches récentes montrent l’existence non seulement de lieux parallèles, souvent attribués (à tort ou à raison) à un phénomène d’exclusion, mais également d’autres choix alternatifs, liés à des circonstances particulières, variées selon les époques et les lieux.

Apport scientifique de la manifestation

Les 35e Journées de Flaran devraient sans nul doute faire avancer notablement la connaissance sur plusieurs points. Tout d’abord, en portant leur attention sur le monde rural, elles permettront de déplacer le regard des historiens modernistes des cimetières urbains – bien étudiés par une riche historiographie – vers ceux de la campagne, aux contraintes et enjeux parfois bien différents, et qui souffrent actuellement d’un manque cruel d’études.
Par ailleurs, faisant alterner des rapports généraux à l’échelle de l’Occident médiéval ou de l’Europe moderne, et des communications ancrées dans des réalités régionales bien circonscrites, tant en France (Bretagne, Poitou, Aquitaine, Midi de la France) qu’à l’étranger (Bohème, Angleterre, Genevois, Castille et Catalogne), elles permettront de mettre certains modèles théoriques à l’épreuve de la réalité, et vraisemblablement de les amender, de les nuancer, voire de les dépasser.
De même, en considérant la société rurale à la fois dans son ensemble et dans ses composantes particulières, religieuses (catholiques, protestantes, juives) ou sociales (enfants, condamnés à mort, exclus de toute nature), et en portant une attention particulière à des circonstances spécifiques de mortalité de masse (épidémies, guerres), elles permettront d’offrir une vision plus riche, et sans doute plus proche de la réalité, des sociétés européennes anciennes, sur lesquelles se construit la nôtre.
Enfin, en faisant intervenir à la fois des chercheurs expérimentés (enseignants-chercheurs universitaires ou chercheurs CNRS) et de jeunes chercheurs (doctorants ou post-doctorants), venus de six pays européens (France, Suisse, Belgique, Royaume Uni, République tchèque, Espagne), elles visent à confronter les points de vue scientifiques pour une appréhension globale de la thématique.
La publication rapide des actes de ces 35e Journées internationales d’histoire, qui fera date dans l’historiographie de la mort et des cimetières, permettra non seulement à un public élargi de prendre connaissance des principales conclusions de la rencontre, mais vraisemblablement de fournir un socle solide de connaissances renouvelées pour les études futures qu’elle ne manquera pas de susciter.
Organisées sous la responsabilité scientifique de Cécile Treffort

Programme
Vendredi 11 octobre
R : rapport
C : communication
9 h30 - 12 h 30 séance de travail
Cécile TREFFORT, Université de Poitiers (R)

Le cimetière au village dans l’Europe médiévale et moderne. Rapport introductif
Dominique CASTEX, CNRS (C)

Une nouvelle approche des grandes épidémies du passé : l’apport de l’archéologie et de l’anthropologie biologique
Isabelle CARTRON, Université de Bordeaux III (R)

Avant le cimetière au village : la diversité des formes spatiales du cimetière. Historiographie et perspectives
Ann E. CURRY, University of Southampton et Glenn FOARD, University of Huddersfield (C)

La bataille au Moyen Âge : où sont les morts ?
16 h - 19 h séance de travail
Michel LAUWERS, Université de Nice (R)

Le cimetière au village ou le village au cimetière ? Spatialisation et communautarisation des rapports sociaux dans l’Occident médiéval
Mathieu VIVAS, Université de Bordeaux III (C)

Prope cimiterium, un espace d'inhumation pour les "mauvais morts" (XIe-XIVe siècle)
Pavlina MASKOVA, Centre d’études médiévales de Prague (C)

Faux cimetières : les lieux d’inhumation des exclus dans les pays de la Couronne de Bohême à l’époque moderne
Émilie PEREZ, Université de Nice (C)

Les tombes d'enfants dans les cimetières médiévaux

Samedi 12 octobre
9 h30 - 12 h 30 séance de travail
Régis BERTRAND, Université d’Aix-Marseille (R)

Les cimetières villageois du XVIe au XIXe siècle
Fabrice VIGIER, Université de Poitiers (C)

Des lieux de sépultures conformes aux exigences de l’Église ? Les cimetières de l’archiprêtré de Parthenay (Poitou) à la fin du XVIIe et dans la première moitié du XVIIIe siècle
Fernando MARTINEZ GIL, Universidad de Castilla-La Mancha en Toledo (C)

Un coin de terre pour mourir. Les cimetières ruraux de Castille dans l'Ancien Régime
Jean TERRIER, Service archéologique cantonal de Genève, Université de Genève (C)

L’inhumation en milieu rural à la lumière des recherches archéologiques menées dans les églises de la campagne genevoise
14 h30 - 17 h séance de travail
Aymat CATAFAU, Université de Perpignan (C)

« Cimetière habité », sagrera et cellera, dans le Midi de la France et en Catalogne aux XIe-XIIIe siècles
Georges PROVOST, Université de Rennes II (C)

Les usages du cimetière dans les « enclos paroissiaux » bretons (XVIe-XVIIIe siècle)
Alain DIERKENS, Université libre de Bruxelles

Conclusions

Informations et bulletin d'inscription: http://calenda.org/249817

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